En communication intuitive, on apprend à admettre l’existence et/ou entrer en contact avec les esprits originels (devas) ou totems d’une espèce donnée. On peut aussi se les représenter comme des archétypes intégrant toutes les données d’une espèce, race, y compris l’histoire et l’histoire liée à une éventuelle sélection génétique.
A cela, il faut ajouter ce que l’on appelle le « transgénérationnel ». Le transgénérationnel, ici, ce ne sont pas les qualités génétiques d’un animal, dont il aurait hérité – endurant, bon coup de saut, vif, joueur, etc., mais tout le « bagage invisible » qu’il trimballe avec lui, et qui ne lui appartient pas – ou du moins, pas directement*. Le transgénérationnel, on en parle beaucoup chez les humains : certains parlent de psychogénéalogies, d’autres, d’archétypes, certains thérapeutes se spécialisent en proposant des constellations familiales (en groupe, en individuel), en tous les cas en travaillant sur cet aspect de notre psyché. La kinésiologue Claire Marquet en parle très bien ici. Un secret de famille, un traumatisme de guerre, peut ainsi s’inscrire dans une histoire familiale et s’avérer extrêmement lourd à porter – en particulier quand on ne comprend pas d’où ça vient.

Les animaux autres qu’humains ont également leur histoire familiale, leurs blessures héritées ou non du passé et ce, plus encore lorsqu’ils sont en lien étroit avec les hommes, puisque ceux-ci pratiquent depuis des siècles et des siècles des sélections génétiques afin de créer telle race de chien plus performante, tel race de chat plus choupi (sans compter la capacité qu’une espèce a de muter, naturellement, pour s’adapter à l’humain).
Certes, les animaux autres qu’humains n’ayant pas la même forme d’intelligence, ils ne se posent pas les mêmes questions et ne subissent pas leur héritage de la même façon que nous. Il est cependant absurde de les transformer en pages blanches, sans autre influence que celle du moment où leur éleveur.euse par exemple, les a confié.e.s à telle ou telle personne. C’est même, au prétexte de préserver leur « pureté », leur « simplicité » ou de « ne pas faire d’anthropomorphisme » **, une vraie méconnaissance de l’animal que l’on a en face de soi (ou un manque de respect involontaire). Ça ne va peut-être pas l’empêcher de vivre. Et il y a 3 tonnes d’humains qui vivent avec un transgénérationnel bien pesant, et qui font avec. (Et alors .? Ça ne fera pas avancer les choses que de continuer comme avant…)
Cet héritage invisible, Linda Kohanov en parle dans plusieurs de ses ouvrages, c’est d’ailleurs grâce à mes lectures que j’ai pris conscience de son importance. Ainsi, écrit-elle, dans La Voie du Cheval : Lorsque nous entrons en contact avec la mémoire collective de notre espèce – ou d’une autre espèce-, nous avons accès à une foule de renseignements, bien au-delà de notre expérience personnelle. » Un chien peut récupérer des mémoires liées à son passé génétique direct et à la mémoire ancestrale de son espèce, et développer des comportements en lien avec ces héritages : une mère battue par l’homme et un aïeul gardien de troupeau dans la pampa, loin de tout contact. Si malgré une éducation et une vie appropriées (et de l’amour, toujours), le chien est méfiant, ou dans la fuite dès qu’il y a un couac dans sa vie, il y a de fortes chances pour qu’il subisse la charge mémorielle et émotionnelle de sa mère et de son ancêtre.
Mon travail, en soins, est d’évacuer ces mémoires négatives, afin de libérer l’animal de ce poids qu’il n’a pas à porter. Je n’en suis qu’au début de mes recherches, aujourd’hui mais je suis absolument convaincue que c’est une piste essentielle pour comprendre et aider les animaux (autres qu’humains, puisque nous avons déjà accès à pas mal de thérapies alternatives).

* Et il n’est d’ailleurs pas idiot de supposer que, de même qu’un fœtus humain va être influencée par le monde et les événements vécus par sa mère avant sa naissance, il en sera de même pour celui d’un chien, cheval, etc.
** Je me suis déjà énervée à ce sujet, sur ce site, non ? Alors, en bref : chacun de nous est un microcosme (un monde en soi). Essayer de comprendre l’autre, c’est projeter un peu de ce microcosme hors de soi en y appliquant des outils connus, pour voir s’il fonctionne pareil. Le risque, c’est de plaquer un jugement, une idée, une croyance inadaptée sur l’autre en se disant « il réagit/ pense/ fait ça parce que… » sans chercher plus loin. Le risque de ne pas le faire, c’est de l’objectiver – à grands coups de généralités. Prenez E.T. Sans un minimum d’anthropomorphisme de la part d’Eliott et d’E.T.morphisme de la part de l’alien, le premier n’aurait jamais sauvé la vie du second, et le second n’aurait jamais permis au garçon et à ses amis de devenir meilleurs. Eh oui, la communication interspécifique, c’est ça : créer des ponts, des espaces intermédiaires d’expériences, des mondes communs et certainement pas des mondes excluants (surtout pas avec ceux qui nous accompagnent depuis des millénaires. Bisous).