Un peu de (bon) sens

Les animaux se souviennent-ils ? Les animaux pensent-ils ? Les animaux ressentent-ils ? Peut-on vraiment savoir ce qui se passe en eux ? Mais sont-ils capables de comprendre les liens qu’ont leur famille humaine entre eux ? Et que savent-ils de nous ? Et d’eux-mêmes ?

On me pose souvent ces questions, par curiosité, intérêt, peur de faire de l’anthropomorphisme, etc.

Nous sommes tous des animaux. Avec des particularités différentes. Nous sommes capables d’imaginer des histoires et d’inventer des merveilles. Les hirondelles sont capables de voler, longtemps et à grande distance et les hyènes peuvent broyer des os bien durs à la seule force de leurs mâchoires (et digérer des trucs improbables). Ce sont les hippocampes mâles qui effectuent la gestation des œufs dans leur poche ventrale.

Nous avons tous également des points communs : outre des besoins physiologiques, nous sommes capables d’émotions, de sentiments, de communication, n’importe quelle personne partageant sa vie avec un chat, chien, lapin, rat, cheval, etc. vous le dira. Les animaux autres qu’humains, qui vivent à notre contact, sont même capables d’étendre leur mode de communication pour être sûrs de se faire comprendre par nous (les chats vont miauler plus fréquemment, et de façon très variée, les lapins venir toquer du bout du nez à notre jambe pour indiquer quelque chose, etc.)

Est-ce qu’ils comprennent ?

Oui, comme ils peuvent et comme nous avec le reste du monde.

X rentre du travail. Il est de mauvaise humeur ou préoccupé. Son chien lui fait la fête, il l’envoie balader. Le chien va se demander ce qui se passe, avec sa manière d’envisager le monde et se demander par exemple ce qu’il a fait de mal. Y, la copine de X, lui a envoyé un message auquel il a répondu de manière laconique, sans smiley, etc. Y se demande ce qu’elle a fait de mal.

Ni Y ni le chien ne sont la cause de la mauvaise humeur de X. mais tous deux peuvent en douter.

Est-ce que leur prêter des émotions, des pensées, c’est de l’anthropomorphisme ? Non. (Ce qui peut l’être, c’est en revanche d’envisager qu’ils ont systématiquement le même fonctionnement et les mêmes intentions que nous).

Les animaux autres qu’humains ont une vie intérieure et une vie sociale riches, ont des amitiés, des inimitiés, des chagrins, des souffrances, des joies, des pensées et un sens de ce qui est juste ou non, sont capables d’altruisme aussi. Ce sont d’autres espèces que la nôtre, d’autres peuples, avec une histoire, des histoires, une ou des cultures différentes. Et donc, des façons de communiquer et des intérêts différents.

On peut aussi envisager toutes ces questions d’un point de vue totalement extérieur (objectif)… en remplaçant quelques termes…

Les humains se souviennent-ils ? Les humains pensent-ils ? Les humains ressentent-ils ? Peut-on vraiment savoir ce qui se passe en eux ? Mais sont-ils capables de comprendre les liens qu’ont leur famille non-humaine ? Et que savent-ils de nous ? Et d’eux-mêmes ?

Et si on arrêtait de classer, de comparer, de diviser ? Si on essayait plutôt de comprendre ce qui nous lie les uns aux autres ?

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